À propos:
En 1948, devant une assistance d’enseignants et de parents d’élèves des facultés catholiques de Lille, un industriel du Nord donne une conférence sur l’éducation hors-norme que sa femme et lui ont développée pour leurs enfants. Ils en ont déjà onze et quatre autres vont suivre.
Manon – c’est son surnom – est la numéro douze. Avec le recul d’une vie, elle raconte.
Elle raconte l’histoire à la saveur aigre-douce d’une fratrie de quinze frères et soeurs qui vivent isolés de la société qui les entoure.
La demeure est grande et délabrée, le jardin immense, les enfants, livrés à eux-mêmes, y font les quatre cents coups. Mais le père, marqué par la guerre, en a retenu qu’il faut rendre les jeunes physiquement et moralement aptes à vaincre. Cela va signifier vie spartiate, maîtrise des émotions, courage, dignité, les principes avant tout, aux dépens des sentiments.
Dans ce texte superbement écrit, enlevé, où sérieux et humour se conjuguent, l’auteure soulève le voile sur une « grande famille du Nord » totalement atypique, avec réalisme quant aux dérives d’une éducation se voulant idéale, mais aussi aux enseignements qu’elle leur apportait, et avec tendresse car cette famille, c’est la sienne.