En partenariat avec Radio Zinzine, nous avons le plaisir de recevoir Aurélien Berlan autour de son ouvrage publié aux éditions la Lenteur, Terre et liberté.
Présentation par l’éditeur…
La modernité occidentale se définissait par le projet d’apporter la liberté à toutes et tous, au contraire des civilisations qui en avaient fait le privilège d’une minorité. Mais le fiasco manifeste de ce projet, à l’heure où les inégalités explosent aussi vite que les dispositifs liberticides se multiplient, invite à questionner l’idée de liberté sous-jacente. C’est ce que fait Aurélien Berlan dans cet essai percutant. Sous l’idéal d’émancipation comme arrachement à la nature, il décèle la vieille aspiration aristocratique à la délivrance : le désir de mener une vie déchargée des tâches pénibles de la vie quotidienne. Injustice sociale et désastre écologique apparaissent ainsi indissociables, puisque se délivrer des nécessités vitales implique à la fois l’exploitation des autres et celle de la nature.
Contre ce désir nihiliste, il est temps de renouer, in extremis, avec la quête d’autonomie matérielle et politique : prendre nous-mêmes en charge notre subsistance, de manière collective et égalitaire, comme nous y invitent le mouvement des Zad ou le combat des zapatistes au Chiapas.
Philosophe-jardinier, Aurélien Berlan partage son temps entre traduction, enseignement précaire et activités de subsistance. Il a contribué aux écrits du groupe Marcuse (De la misère humaine en milieu publicitaire, La Découverte, 2004 ; La Liberté dans le coma, La Lenteur, 2013). Et a publié un essai remarqué sur la critique de la modernité industrielle par les sociologues allemands (La Fabrique des derniers hommes. Retour sur le présent avec Tönnies, Simmel et Weber, La Découverte, 2012).