Conférence de musicologie de Monique Dautemer

Aujourd’hui fêté à Salzbourg, on sait combien Mozart y fut malheureux : il s’y sentait (ainsi que son père Léopold) sous-estimé par la hiérarchie de l’Archevêché. Il y avait à Salzbourg une activité artistique et musicale brillante dont l’acteur le plus important était Michael Haydn, qui a contribué à l’apogée culturelle de l’Archevêché. Il était le frère cadet de Joseph Haydn, la grande figure du siècle des Lumières. Reconnu par son frère et par les Mozart père et fils, comme le meilleur dans la musique sacrée, il était violon solo, maître de chapelle, organiste et compositeur du Prince-Archevêque. Lorsqu’il se fut ensuite fixé à Vienne, Mozart demanda à son père de lui envoyer les copies des œuvres sacrées. Il est clair que le Requiem de Mozart de 1791, doit beaucoup à celui de Michael Haydn de 1771 ; en effet, Mozart, l’enfant prodigue de Salzbourg, a pu apprécier les chefs d’œuvres composés pour la Cour et la Chapelle de la Résidence, au point que l’on en trouve des échos dans ses propres œuvres. Homme très discret et timide, il tomba dans l’oubli après sa mort et sa musique ne fut redécouverte qu’au milieu du XXe s.

Professeur agrégé d’éducation musicale, longtemps chargée de l’option musicale au Lycée Dumont d’Urville de Toulon, Monique Dautemer est une personnalité attachante, généreuse et reconnue de la vie musicale varoise. Après une carrière universitaire brillante elle fut sollicité comme musicologue attachée à l’Opéra de Toulon ou elle rédigea les programmes des saisons lyriques avec érudition et sensibilité. Mais avant tout c’est une grande pédagogue, qui a marqué des centaines d’élèves et formé des dynasties d’enseignants et de musiciens professionnels. Son goût très sûr et sa connaissance en profondeur de l’art musical lui a valu l’admiration et la reconnaissance des mélomanes.

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