Soirée rencontre-débat avec Laure Limongi et Zahia Rahmani dans le cadre du programme Espace(s) vécu(s), espace(s) rêvé(s)
L’influence d’une deuxième langue quand on écrit dans l’autre, différente ?
Si le matériau de l’écrivain c’est la langue, alors comment fait-il lorsqu’il en possède deux ? Les deux auteures que nous accueillons pour cette discussion ont bien grandi en France, sont bien des auteures françaises mais leurs parents parlaient aussi d’autres langues : le corse, le kabyle. Transmission, héritage, les langues racontent aussi les trajectoires mouvementées de chaque famille. Ces histoires qui sont les leurs mais aussi celles de beaucoup de français, Laure Limongi et Zahia Rahmani les ont explorées dans leurs romans. Elles nous diront comment, lorsqu’on navigue entre plusieurs langues, plusieurs cultures et parfois plusieurs pays, l’écriture et la littérature permettent de fonder une appartenance.
L’événement Espace(s) vécu(s) espace(s) rêvé(s) souffle cette année sa troisième bougie.
Ces rencontres littéraires ont lieu à l’automne et offrent des échanges précédés d’activités et débats entre deux auteurs dont les œuvres « se parlent ». Depuis trois ans, les auteurs invités apprécient la possibilité de rencontrer un autre auteur, le temps pris pour l’échange et la convivialité des lieux. Le festival se déroule sur trois soirées, l’une consacrée à la BD, une autre centrée sur la littérature et la troisième rejoint le spectacle vivant. Une thématique annuelle donne un sens à l’ensemble. L’édition 2019, programmée du 13 au 17 novembre 2019, aborde le langage : habiter sa langue. plus d’informations sur Espace(s) vécu(s) espace(s) rêvé(s)
Laure Limongi a publié depuis 2002 une dizaine de livres entre roman, poésie et essai tels Anomalie des zones profondes du cerveau (Grasset, 2015), Ensuite, j’ai rêvé de papayes et de bananes (Le Monte-en-l’air, 2015), Soliste (Inculte, 2013) ou Indociles (essai littéraire sur Denis Roche, Hélène Bessette, Kathy Acker et B.S. Johnson, Léo Scheer, 2012). Elle a dirigé les collections « & » aux éditions Al Dante, puis « Laureli » chez Léo Scheer avant d’enseigner la création littéraire au sein du premier master de ce type créé en France, à l’école d’art et à l’université du Havre. Elle publie en 2019 On ne peut pas tenir la mer entre ses mains, aux éditions Grasset.
Zahia Rahmani est née en Algérie en 1962. À Paris, elle poursuit des études de littérature et d’histoire de l’art consacrées à l’art moderne et contemporain. Après l’obtention d’une maîtrise sur Robert Rauschenberg, elle quitte la France pour travailler chez Léo Castelli à New York en 1988 et 1989. À son retour, elle termine son DEA d’esthétique et travaille dans différents lieux majeurs de l’art contemporain, tels que la Galerie nationale du Jeu de Paume, l’École des beaux-arts de Nice et l’École nationale supérieure des beaux-arts de Paris, où elle a notamment créé et dirigé de 1999 à 2003 un post-diplôme : le « Research Programm ». Elle est actuellement responsable à l’INHA du premier programme de recherche sur l’art et la mondialisation. Elle intervient, par ailleurs, dans différentes manifestations consacrées à l’art et à la littérature contemporaine sous forme de récits autobiographiques et publie des articles critiques et littéraires dans différentes revues. Ses écrits et ses performances sont régulièrement signalés et commentés par les chercheurs tant en France qu’à l’étranger. Elle a préparé avec le directeur des Cartes et plans à la BNF Jean-Yves Sarazin, « Made in Algeria, généalogie d’un territoire », une exposition majeure sur la carte et la captation coloniale, présentée au Mucem en 2016. Exposition précédée d’un séminaire qui s’est tenu à l’INHA, puis à Alger et Marseille. En novembre 2017, elle est la commissaire d’exposition de « Sismographie des luttes. Vers une histoire globale des revues critiques et culturelles » à l’INHA qui, après une réception internationale, sera présentée à Beaubourg en janvier 2020.
Elle est l’auteure d’une trilogie consacrée à des figures contemporaines « d’hommes bannis », publiée chez Sabine Wespieser éditeur. Un travail littéraire sur des figures impensées de la théorie postcoloniale : Moze, finaliste pour le Prix Femina (2003), « Musulman » roman, mention spéciale du Prix Wepler (2005), ainsi que France, récit d’une enfance en 2006.
Elle a notamment publié « Le Harki comme spectre ou l’Écriture du déterrement », in Retours du colonial? Disculpation et réhabilitation de l’histoire coloniale (Atalante, 2008) et « Le Moderne comme point d’arrivée sans fin », in Qu’est-ce que le contemporain (Cécile Defaut, 2010).