Les simples, Yannick Grannec, éditions Anne Carriere, août 2019
1584, en Provence. L’abbaye de Notre-Dame du loup est un havre de paix pour la petit communauté de bénédictines qui y mène une existence vouée à Dieu et à soulager les douleurs de Ses enfants. Ces religieuses doivent leur indépendance inhabituelle à la faveur d’un roi, et leur autonomie au don de leur doyenne, sœur Clémence, une herboriste dont certaines préparations de simples sont prisées jusqu’à la Cour. Le nouvel évêque de Vence, Jean de Solines, compte s’accaparer cette manne financière. Il dépêche deux vicaires dévoués, dont le jeune et sensible Léon, pour inspecter l’abbaye. A charge pour eux d’y trouver matière à scandale, ou à défaut … d’en provoquer un. Mais l’évêque, vite dépassé par ses propres intrigues, va allumer un brasier dont il est loin d’imaginer l’ampleur. Il aurait dû savoir que, lorsqu’on lui entrouvre la porte, le diable se sent partout chez lui. Évêque, abbesse, soigneuse, rebouteuse, seigneur ou souillon, chacun gardeune petite part au Malin. Et personne, personne n’est jamais aussi simple qu’il y paraît.
L’arbre d’obéissance, Joël Baqué, éditions P.o.l, août 2019
Dans la Syrie du 4e siècle, un homme, Syméon, décide de quitter son monastère et de vivre une expérience de solitude et d’ascétisme plus radicale encore. Il s’installe nuit et jour, dans le désert, au sommet d’une colonne de pierre pour prier et jeûner, devenant ainsi le premier stylite de l’histoire. Un autre homme, Théodoret, entreprend de retracer cette existence, partagé entre admiration, trouble et jalousie. Lui-même décide tout jeune de quitter sa famille pour rejoindre un monastère. Il connaît ainsi toute une série d’aventures étranges et burlesques. Il y fait la connaissance de Syméon et décidera de raconter sa vie après avoir suivi ses pérégrinations dans le désert jusqu’à sa colonne. A travers l’histoire de Syméon, Théodoret raconte aussi la sienne, celle d’un ascète qui a échoué, mais surtout celle d’une vocation d’écrivain. Deux récits de vie s’entrecroisent avec ces destins hors du commun. Joël Baqué endosse les habits de Théodoret. Il raconte à sa façon, et à la première personne, avec humour et fascination, cette quête folle d’idéal et de solitude, jusqu’à la destruction de soi. Une énigme contemporaine, autant sur le don de soi et le désir mystique que sur l’écriture et la volonté de témoigner de la vie des autres.